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Risque élevé d’exécutions en lien avec les manifestations

AI-Index: MDE 13/6817/2023

En Iran, au moins sept personnes sont sous le coup d’une condamnation à mort en lien avec les manifestations d’ampleur nationale, et des dizaines d’autres encourent la peine capitale. Les autorités ont bafoué leurs droits en matière d’équité des procès et ont infligé à nombre d’entre elles des actes de torture et d’autres mauvais traitements, tels que des coups de fouet, des décharges électriques, des menaces de mort et des violences sexuelles. Depuis fin avril, le nombre d’exécutions en Iran a fortement augmenté et, le 19 mai, les autorités ont arbitrairement exécuté Majid Kazemi, Saeed Yaghoubi et Saleh Mirhashemi à Ispahan. Ces trois manifestants avaient été torturés et injustement déclarés coupables et condamnés à mort.

COMPLÉMENT D’INFORMATION

Les procès des personnes jugées pour des infractions passibles de la peine de mort dans le cadre des manifestations qui ont eu lieu dans tout le pays n'ont rien de véritables procédures judiciaires. Les autorités iraniennes se sont appuyées sur des «aveux» extorqués sous la torture et d’autres éléments de preuve obtenus en violation du droit international et des normes internationales pour prononcer des mises en accusation et des condamnations. Des personnes ont été empêchées de consulter un avocat durant la phase d’enquête. Les autorités ont également interdit à des avocats désignés de manière indépendante d’assister aux audiences et de consulter les dossiers de leurs clients. Le droit à la présomption d’innocence a été lui aussi régulièrement bafoué: les médias d’État ont en effet diffusé avant leur procès les «aveux» forcés de plusieurs accusés. Les procédures ont été accélérées, certaines condamnations à mort étant prononcées quelques jours seulement après l’ouverture du procès. Ces procès ont eu lieu dans tout le pays, notamment dans la province d’Alborz pour Mohammad Boroughani et Mahand Sadrat (Sedarat) Madani, la province d’Ispahan pour Majid Kazemi, Saleh Mirhashemi et Saeed Yaghoubi, la province du Khuzestan pour Mojahed (Abbas) Kourkour, la province du Sistan-et-Baloutchistan pour Ebrahim Narouie, Mansour Dahmardeh, Kambiz Kharout, Shoeib Mir Baluchzehi Rigi, Mansour Hout et Nezamoldin Hout, et la province de Téhéran pour Manouchehr Mehman Navaz, Mohammad Ghobadlou, Saeed Shirazi, Abolfazl Mehri Hossein Hajilou et Mohsen Rezazadeh Gharegholou. Sur les huit personnes sous le coup d’une condamnation à mort, quatre ont vu cette peine leur être infligée pour des infractions telles que vandalisme, agression et incendie volontaire, en violation du droit international qui interdit d’imposer la peine de mort pour des infractions n’impliquant pas un homicide volontaire.

Amnesty International a recueilli des informations sur des actes de torture et d’autres mauvais traitements infligés à six personnes dans le but de leur extorquer des «aveux»; ces personnes, qui ont été condamnées à mort, sont Ebrahim Narouie, Kambiz Kharout, Mansour Dahmardeh, Mohammad Ghobadlou, Mojahed (Abbas) Kourkour et Shoeib Mir Baluchzehi Rigi. Selon des sources bien informées, les personnes qui ont interrogé Ebrahim Narouie, condamné pour «corruption sur terre» (efsad-e fel arz) fin 2022, l’ont soumis à la torture et à d’autres mauvais traitements – notamment en lui enfonçant des aiguilles dans les parties génitales – pour le contraindre à faire des «aveux» forcés par écrit et devant une caméra. Une source bien informée a également déclaré à Amnesty International que Mohammad Ghobadlou, dont la condamnation pour «corruption sur terre» et la sentence capitale ont été confirmées par la Cour suprême en décembre 2022, a été régulièrement frappé et privé de ses médicaments pour son trouble bipolaire. Un rapport médicolégal confirme que durant sa détention il a subi des blessures et des contusions.

À ce jour, les autorités ont exécuté arbitrairement sept personnes en lien avec les manifestations, à l'issue de procès iniques entachés d'allégations de torture. Le 19 mai 2023, l’Iran a exécuté Majid Kazemi, Saleh Mirhashemi et Saeed Yaghoubi, dont le procès s’était tenu en décembre 2022 et janvier 2023. Les trois hommes avaient été condamnés à mort pour des accusations excessivement vagues et générales d’«inimitié à l’égard de Dieu» (moharebeh). Les autorités avaient engagé ces poursuites sur la base d’allégations sans fondement s’appuyant sur des «aveux», obtenus sous la torture, selon lesquels ces hommes auraient utilisé des armes à feu pendant des manifestations au cours desquelles trois membres des forces de sécurité avaient été tués. Elles ne les ont toutefois pas inculpés ou déclarés coupables d’homicide pour ces morts. Le 10 mai, les autorités ont annoncé que leur déclaration de culpabilité et leur condamnation avaient été confirmées par la Cour suprême, en dépit de violations des règles de procédure, de graves vices de procédure, de preuves insuffisantes et d’allégations de torture n’ayant jamais donné lieu à des enquêtes. Selon les informations obtenues par Amnesty International, les trois hommes ont été victimes de torture alors qu’ils étaient soumis à une disparition forcée et ont été forcés à faire des déclarations dans lesquelles ils se mettaient eux-mêmes en cause. Les personnes qui l’ont interrogé ont suspendu Majid Kazemi la tête en bas et lui ont montré une vidéo dans laquelle ils torturaient son frère et le soumettaient à plusieurs reprises à de fausses exécutions.

Depuis le début du soulèvement populaire en septembre 2022, les autorités ont arrêté et inculpé des milliers de personnes, ce qui laisse craindre que d’autres soient également condamnées à mort. Outre les hommes mentionnés plus haut, Amnesty International a obtenu la confirmation qu’au moins 16 autres personnes sont actuellement détenues et inculpées ou accusées d’infractions passibles de la peine capitale: Toomaj Salehi, Farzad (Farzin) Tahazadeh, Farhad Tahazadeh, Karwan Shahiparvaneh, Reza Eslamdoost, Shahram Marouf-Moula, Pouria Javaheri, Heshmatollah Tabarzad, Bahman Bahmani, Mohsen Ahmadpour, Behrouz Salahshour, Rasul Badaghi, Vahid Abbasi, Reza Arabpour, Sadegh Ghasemi et Ismail Mousavi Nazari.

Depuis la fin du mois d’avril 2023, les autorités ont exécuté à un rythme effréné des dizaines de personnes, intensifiant le recours à la peine capitale comme outil de répression pour tenter d’instiller la peur au sein de la population et d’écraser les actes de résistance contre le pouvoir et la classe dirigeante.

 

Passez à l'action

  • Envoyez un appel en utilisant vos propres mots ou en vous inspirant du modèle de lettre ci-dessous.

  • Passez à l'action dans les réseaux sociaux: voir les infos (en anglais) dans le champ jaune à droite.

  • Merci d'agir dans les plus brefs délais, avant le 23 juillet 2023.

  • Veuillez écrire des lettres/messages courtois, de préférence en persan, anglais ou dans votre propre langue.

Modèle de lettre

Monsieur le Responsable du pouvoir judiciaire,

Je suis vivement préoccupé·e par le fait que des dizaines de personnes encourent la peine de mort à l’issue de procès manifestement iniques, pour des accusations telles que «inimitié à l'égard de Dieu» (mohareb) ou «corruption sur terre» (ifsad fil Arz), en lien avec les manifestations d’ampleur nationale. Le 19 mai, les autorités ont exécuté arbitrairement Majid Kazemi, Saleh Mirhashemi et Saeed Yaghoubi, qui avaient été injustement déclarés coupables et condamnés à mort à l’issue d’un procès reposant sur des «aveux» obtenus sous la torture et ne ressemblant en rien à une véritable procédure judiciaire. Au moins sept autres personnes sont actuellement sous le coup d’une condamnation à mort et risquent fortement d’être exécutées. Ces personnes sont Ebrahim Narouie, Kambiz Kharout, Manouchehr Mehman Navaz, Mansour Dahmardeh, Mohammad Ghobadlou, Mojahed (Abbas) Kourkour et Shoeib Mir Baluchzehi Rigi. Au moins quatre autres - Mahan Sadrat (Sedarat) Madani, Mansour Hout, Mohammad Boroughani, Nezamoldin Hout – vont être rejugées pour des infractions passibles de la peine capitale, la Cour suprême ayant annulé la déclaration de culpabilité et la peine de mort prononcées contre elles et ayant renvoyé leurs affaires devant des tribunaux de première instance. À la connaissance d’Amnesty International, au moins trois autres personnes – Saeed Shirazi, Abolfazl Mehri Hossein Hajilou et Mohsen Rezazadeh Gharegholou – ont été jugées pour des infractions passibles de la peine capitale. Des dizaines d'autres personnes font l'objet d'une enquête pour des crimes passibles de la peine de mort, en rapport avec les manifestations.

Les hommes précédemment cités ont été jugés dans le cadre de procès manifestement iniques par des tribunaux révolutionnaires ou des juridictions pénales à travers le pays. Nombre de leurs droits ont été bafoués, notamment le droit à une défense adéquate, le droit de consulter l’avocat·e de leur choix, d’être présumés innocents, de garder le silence, de véritablement contester la légalité de leur détention, et de bénéficier d’un procès public et équitable. Amnesty International a recueilli des informations sur des actes de torture et d’autres mauvais traitements (coups, flagellation, décharges électriques, suspension la tête en bas, violences sexuelles et privation délibérée de soins médicaux) infligés à neuf des personnes citées ci-dessus. Des «aveux» entachés de torture, parfois diffusés dans les médias d’État avant les procès, ont été utilisés par les autorités à titre de preuve pour prononcer des condamnations.

Je vous prie instamment d'annuler immédiatement toutes les condamnations et les peines de mort prononcées en lien avec les manifestations, de vous abstenir de requérir de nouvelles condamnations à mort et de veiller à ce que toute personne accusée d'une infraction pénale prévue par la loi soit jugée dans le cadre d'une procédure conforme aux normes internationales d'équité, sans recours à la peine de mort. Je demande la libération de toutes les personnes détenues uniquement pour avoir exercé leurs droits humains de façon pacifique. Je vous prie vivement de permettre aux personnes détenues de voir leur famille et les avocat·e·s de leur choix, de les protéger contre la torture et les mauvais traitements et d'enquêter sur les allégations de torture, en vue de traduire les responsables de ces actes en justice dans le cadre de procès équitables. Je vous demande aussi instamment de permettre aux observateurs indépendants d’assister aux procès pouvant aboutir à une condamnation à mort et de rencontrer les personnes sous le coup d’une sentence capitale en lien avec les manifestations. Enfin, plus généralement, je vous prie d’instaurer sans attendre un moratoire officiel sur les exécutions, première étape vers l’abolition de la peine capitale.

Veuillez agréer, Monsieur le Responsable du pouvoir judiciaire, l’expression de ma haute considération.

 

Appels à

Responsable du pouvoir judiciaire
Gholamhossein Mohseni Ejei
c/o Permanent Mission of Iran to the UN
Chemin du Petit-Saconnex 28
1209 Genève

Adresse alternative:
c/o Ambassade d’Iran auprès de l’Union européenne
Avenue Franklin Roosevelt No. 15, 1050 Bruxelles, Belgique

Instagram: https://www.instagram.com/ejeii_org/ (si pas actif → President: raisi_org)

 

Copies à

Ambassade de la République Islamique d'Iran
Thunstrasse 68, Case Postale 227, 3000 Berne 6

Fax: 031 351 56 52
E-mail: secretariat@iranembassy.ch
Twitter: https://twitter.com/iraninbern

 

 

 


Possible réponse à votre lettre

Il est possible que vous recevriez une réponse à votre lettre d'appel. Vous n'êtes pas tenu de répondre vous-même, mais nous vous serions reconnaissants de bien vouloir nous envoyer cette lettre de réponse. Idéalement scannée par e-mail à ua@amnesty.ch. Nous transmettons les réponses à l'équipe de recherche concernée (via le secrétariat international d'Amnesty). Les collègues analysent le contenu et décident de la marche à suivre, ce qui peut se traduire par une Action urgente complémentaire.

Nous ne craignons aucune conséquence en Suisse pour les militant-es des Actions urgentes. Cependant, il peut être judicieux de ne pas écrire une lettre si vous avez l'intention de voyager dans le pays (ou d'y avoir de la famille). Cela vaut surtout pour les pays «problématiques» et répressifs. (Russie, Turquie, Chine, ...)

Social media

Targets:

Iran’s Supreme Leader
Twitter:
@khamenei_ir

Head of judiciary
Instagram:
https://www.instagram.com/ejeii_org

President Ebrahim Raisi
Instagram:
raisi_org

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Suggested tweets

At least 7 people are under death sentences and at grave risk of execution after unfair trials in Iran in connection w/nationwide protests. @Khamenei_ir must STOP using the death penalty in all cases & quash their convictions and death sentences NOW! [insert UA link]

At least 7 people in Iran are under death sentences & at risk of execution after unfair trials in relation to the nationwide protests. Authorities have subjected several to torture, including floggings, electric shocks, death threats, and sexual violence. [insert UA link]

People in Iran are being arbitrarily deprived of their lives at a horrific rate under the guise of judicial executions. The international community must act NOW as dozens remain at grave risk of execution. [insert UA link] – for this tweet, we suggest tagging the SM handle(s) of relevant officials in your own government.

Protect the Protest

Mit der Kampagne «Protect the Protest!» richtet sich Amnesty International gegen Angriffe auf friedliche Proteste, solidarisiert sich mit den Betroffenen und unterstützt die Anliegen sozialer Bewegungen, die sich für die Menschenrechte einsetzen.

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La campagne Protect the Protest d’Amnesty International a pour objectifs de dénoncer les attaques contre les manifestations pacifiques, de défendre les personnes visées et de soutenir les causes portées par les mouvements sociaux en faveur de changements dans le domaine des droits humains.

9 Briefe verschickt  
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