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Startseite Urgent Actions 2022 07 Jailed Ukrainian denied urgent medical care Ukrainian’s appeal rejected
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Russie
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Un ukrainien débouté en appel

AI-Index: EUR 46/6522/2023

Le 7 février, la Cour suprême de Bouriatie a rejeté l’appel d’Alexandre Martchenko contre l’amende administrative qui lui avait été infligée pour avoir «jeté le discrédit sur les forces armées russes». Cet homme va former un recours contre cette décision. Après avoir interjeté appel de son amende, Alexandre Martchenko a été placé à l’isolement pour six mois sur la base de motifs fallacieux. Il est toujours privé de contacts avec sa compagne. Le 17 février, il a été transféré à la colonie pénitentiaire FKU IK-2, dans la capitale de la République de Bouriatie, Oulan-Oude.

COMPLÉMENT D’INFORMATION

Alexandre Martchenko, citoyen ukrainien, a dit à ses avocats s’être rendu pour raisons personnelles à Donetsk, dans la région de l’est de l’Ukraine occupée par la Russie, en décembre 2018, depuis Kiev, la capitale ukrainienne, en passant par la Russie. À son retour, le 18 décembre 2018, il a été enlevé par des hommes masqués alors qu’il repassait la frontière russe. Selon Alexandre Martchenko, ces hommes lui ont placé un sac sur la tête, lui ont confisqué son téléphone portable et d’autres effets personnels, et l’ont conduit dans une prison secrète appartenant à l’autoproclamée «République populaire de Donetsk». Sur place, il a été détenu au secret au sous-sol, dans une cellule dénuée de fenêtre, de lit, de toilettes et d’eau courante. Dès le premier jour de son enlèvement, Alexandre Martchenko a été soumis à la torture et à d’autres formes de mauvais traitements, notamment à des décharges électriques, jusqu’à ce qu’il accepte de lire devant une caméra des «aveux» l’incriminant.

Le 18 février 2019, on lui a fait signer des documents par lesquels il attestait ne pas avoir à se plaindre du traitement qui lui avait été réservé par le «ministère de la Sûreté de l’État de la République populaire de Donetsk», puis il a été conduit à la frontière russe et remis au Service fédéral de sécurité (FSB) de la Russie. Des agents du FSB lui ont mis un sac sur la tête et l’ont conduit au siège régional du FSB à Krasnodar, à plusieurs heures de route. Une fois sur place, il a été interrogé au sujet d’un homme qu’il affirme n’avoir jamais rencontré. Selon ce qu’il a raconté à ses avocats, après cet interrogatoire, des agents du FSB l’ont emmené à un poste de police, où il a passé la nuit suivante. Sur la base d’une accusation d’infraction administrative forgée de toutes pièces par la police, un tribunal a prononcé le lendemain le placement en détention d’Alexandre Martchenko pour une durée de 10 jours. Par la suite, la police a inventé deux autres infractions administratives à son encontre – à chaque fois le jour où il devait être remis en liberté car il avait terminé de purger sa précédente période de détention administrative (les 1er et 16 mars 2019) – et il a été maintenu en détention.

Durant cette détention administrative arbitraire, des membres du FSB, en collaboration avec des « responsables de la sécurité » de la «République populaire de Donetsk», ont interrogé Alexandre Martchenko à maintes reprises et lui ont fait signer des « aveux ». Ils ont proféré des menaces contre lui et sa famille, et l’ont privé du droit de consulter un·e avocat·e. Le 1er mai 2019, un tribunal a placé Alexandre Martchenko en détention provisoire, initialement pour deux mois, sur la base d’accusations de contrebande. Ce placement en détention a par la suite été reconduit à plusieurs reprises. Le 6 décembre 2019, Alexandre Martchenko a été inculpé d’espionnage. Le 26 novembre 2020, le tribunal régional de Krasnodar l’a déclaré coupable en vertu de l’article 276 du Code pénal russe («espionnage») et l’a condamné à 10 ans d’emprisonnement dans une colonie pénitentiaire à régime sévère. Tous ses recours ont été rejetés.

En 2016, Alexandre Martchenko a subi une ablation de la thyroïde parce qu’il souffrait d’un cancer. Depuis cette intervention chirurgicale, il a besoin de recevoir un traitement médicamenteux quotidien, et de faire des analyses sanguines mensuelles et d’autres examens médicaux tous les trois mois. Or, depuis le début de sa privation de liberté en 2018, il n’a eu droit qu’à un seul examen sanguin, organisé par sa famille, en juillet 2021. Selon les avocats d’Alexandre Martchenko, les autorités carcérales lui ont refusé les médicaments dont il a besoin à au moins deux occasions, et ce pendant des périodes prolongées: la première fois en avril-mai 2021, alors qu’il se trouvait au centre de détention provisoire SIZO-1 et à la colonie pénitentiaire IK-14 à Krasnodar, et la deuxième du 12 au 28 décembre 2021, tandis qu’il était incarcéré à SIZO-1 à Oulan-Oude, en Bouriatie. Sa santé s’est fortement dégradée du fait de cette privation de médicaments vitaux. À la colonie pénitentiaire IK-8, il s’est vu refuser les examens médicaux réguliers que son état requérait, et c’est sa famille qui a fourni à ses frais les médicaments vitaux dont il avait besoin. La privation de soins médicaux peut s’apparenter à une forme de torture ou d’autre mauvais traitement. D’après les avocats d’Alexandre Martchenko, l’administration de SIZO-1 à Oulan-Oude a proféré des menaces de mort contre lui et l’a menacé de violences sexuelles. Il aurait par ailleurs été placé dans une cellule disciplinaire pendant 15 jours avec un homme atteint de tuberculose, pour avoir essayé de contacter le consul ukrainien. En 2022, la direction de la colonie pénitentiaire IK-8 l’a placé en cellule disciplinaire ou à l’isolement huit fois au moins, et l’a privé de tout contact avec sa compagne.

Amnesty International et d’autres organisations qui surveillent les droits humains sur le terrain ont recensé plusieurs cas de personnes privées de liberté par le «ministère de la Sûreté de l’État» dans l’est de l’Ukraine occupé par la Russie. Le «ministère» en question a placé ces personnes en détention secrète et les a soumises à des actes de torture et d’autres formes de mauvais traitements afin de leur arracher des «aveux», utilisés par la suite pour les déclarer «coupables».

Pour en savoir plus sur ces pratiques, veuillez lire le rapport conjoint d’Amnesty International et Human Rights Watch, intitulé You Don’t Exist: Arbitrary detentions, enforced disappearances, and torture in eastern Ukraine

Le 4 mars 2022 a été adoptée une nouvelle loi érigeant en infraction la «diffusion délibérée de fausses informations» au sujet des forces armées russes (article 207.3 du Code pénal) et le fait de «jeter le discrédit» sur les forces armées russes (article 280.3 du Code pénal et article 20.3.3 du Code des infractions administratives). Toute personne accusée de tels «crimes» est passible d’amendes d’un montant exorbitant ou d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à 15 ans. Dans les trois jours suivant l’adoption de cette loi, qui interdit de fait d’utiliser le mot «guerre» et d’appeler à la paix, plus de 140 personnes ont été placées en détention en vertu de ces nouvelles dispositions. En décembre, plus de 180 poursuites pénales pour «diffusion délibérée de fausses informations» et plus de 100 pour «discrédit» avaient été engagées, ainsi qu’au moins 5'518 poursuites administratives pour «discrédit». Les personnes ayant fait l'objet de sanctions administratives pour «discrédit» risquent des poursuites pénales la fois suivante.

Passez à l'action

  • Envoyez un appel en utilisant vos propres mots ou en vous inspirant du modèle de lettre ci-dessous.

  • Merci d'agir dans les plus brefs délais, avant le 2 mai 2023.

  • Veuillez écrire des lettres/messages courtois, de préférence en russe, anglais ou dans votre propre langue.

Modèle de lettre

Monsieur le Procureur,

Je vous écris pour vous exprimer ma profonde préoccupation à propos des poursuites administratives engagées contre le citoyen ukrainien Alexandre Martchenko pour avoir «jeté le discrédit sur les forces armées russes», ainsi que des persécutions et du harcèlement qu’il a subis de la part des autorités de la colonie pénitentiaire FKU IK-8, où il purgeait sa peine de 10 ans d’emprisonnement.

Le 7 février, la Cour suprême de Bouriatie a confirmé la décision du tribunal du district d’Oktiabrski, à Oulan-Oude, déclarant Alexandre Martchenko coupable d’une violation de l’article 20.3.3 (1) du Code des infractions administratives et le condamnant à une amende. Cet homme nie les accusations de discrédit.

Je m’inquiète par ailleurs de ce que les autorités de la colonie pénitentiaire FKU IK-8, où Alexandre Martchenko était détenu jusqu’à son transfert, le 17 février, à la colonie pénitentiaire FKU IK-2, l’aient soumis régulièrement à des incarcérations disciplinaires arbitraires pour des motifs fallacieux. Par exemple, le 31 août 2022, il a été placé à l’isolement pendant six mois pour avoir soi-disant refusé de participer au nettoyage des locaux. Après son appel contre les poursuites administratives le visant, il a été placé à l’isolement pour six mois supplémentaires sur la base de motifs fallacieux. Par ailleurs, les autorités de la colonie pénitentiaire IK-8 lui ont refusé tout contact avec sa compagne. Enfin, selon sa famille, il n’a pas reçu les soins médicaux urgents dont il a besoin, dont un traitement médicamenteux quotidien, des analyses sanguines mensuelles et d’autres examens médicaux tous les trois mois afin de surveiller l’évolution de sa maladie de la thyroïde. Sa famille doit actuellement lui fournir à ses frais les médicaments vitaux dont il a besoin. La privation de soins médicaux peut s’apparenter à une forme de torture ou d’autre mauvais traitement. Les circonstances de cette affaire et la façon dont Alexandre Martchenko a été traité au sein de la colonie pénitentiaires FKU IK-8 donne des raisons de penser que les poursuites administratives engagées contre lui reposent sur des accusations forgées de toutes pièces et qu’il est persécuté en raison de sa nationalité.

Je vous engage instamment à faire le nécessaire pour qu’Alexandre Martchenko ne subisse pas de torture ni d’autres mauvais traitements à la colonie pénitentiaire FKU IK-2, qu’il soit mis fin à son régime d’isolement, que les soins médicaux nécessaires lui soient prodigués, et que ses allégations de mauvais traitements donnent lieu dans les meilleurs délais à une enquête efficace et impartiale.

Veuillez agréer, Monsieur le Procureur, l’expression de ma haute considération.

 

Appels à

Mikhail Yurievich Filichev
Procureur par intérim de la République de Bouriatie

23a, Borsoeva Street
Ulan-Ude
Republic of Buryatia
Fédération de Russie / Russian Federation

Meilleur moyen d'atteindre la cible:
Fax: +7 3012 21-76-75 / … 21-14-10 / … 21-44-98
E-mail:
prokrb@03.mailop.ru

 

CIBLES SUPPLÉMENTAIRES:

Arkadiy Aleksandrovich Gostev
Director of Federal Penal Service
14, Zhitnaya Street
Moscow 119049
Russian Federation
Fax: +7 495 982 1950
Email: udmail@fsin.su

Salutation: Dear Director of the Penal Service,

Russian Ombudsperson:
Office of the High Commissioner for Human Rights in the Russian Federation
Tatiana Nikolaevna Moskalkova,
Smolenskiy Bulvar, 19, stroenie 2,
Moscow 119121
Russian Federation
Salutation: Dear High Commissioner,


Copies à

Ambassade de la Fédération de Russie
Brunnadernrain 37
3006 Berne

Fax: 031 352 55 95
E-mail: rusbotschaft@bluewin.ch

 

 

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Possible réponse à votre lettre

Il est possible que vous recevriez une réponse à votre lettre d'appel. Vous n'êtes pas tenu de répondre vous-même, mais nous vous serions reconnaissants de bien vouloir nous envoyer cette lettre de réponse. Idéalement scannée par e-mail à ua@amnesty.ch. Nous transmettons les réponses à l'équipe de recherche concernée (via le secrétariat international d'Amnesty). Les collègues analysent le contenu et décident de la marche à suivre, ce qui peut se traduire par une Action urgente complémentaire.

Nous ne craignons aucune conséquence en Suisse pour les militant-es des Actions urgentes. Cependant, il peut être judicieux de ne pas écrire une lettre si vous avez l'intention de voyager dans le pays (ou d'y avoir de la famille). Cela vaut surtout pour les pays «problématiques» et répressifs. (Russie, Turquie, Chine, ...)

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