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Startseite Urgent Actions 2015 05 Refugees and migrants stranded at sea
UA 108/15
Indonésie/Malaisie/Thaïlande
Abgeschlossen am 21. Mai 2015

Des réfugiés et des migrants bloqués en mer

AI-Index: ASA 01/1659/2015

Des milliers de réfugiés et de migrants risquent la mort en pleine mer aux environs de la Thaïlande, de la Malaisie et de l’Indonésie après que les autorités de ces pays respectifs ont repoussé les bateaux ou empêché ces personnes d’accoster.

Jusqu’à 8 000 personnes sont bloquées au large de la Thaïlande, de l’Indonésie et de la Malaisie tandis que ces pays bafouent le droit international relatif aux droits humains. Plus de 2 000 personnes ont pu accoster cette semaine en Indonésie et en Malaisie. Certaines ont été arrêtées à leur arrivée. Beaucoup sont bloqués en mer depuis plus de deux mois et ont besoin de toute urgence de nourriture, d’eau et de soins médicaux. Refuser de secourir ces personnes ou repousser les bateaux peut équivaloir à une condamnation à mort. Selon les médias, au moins 10 passagers seraient déjà décédés.

Plus tôt cette semaine, les autorités malaisiennes ont annoncé qu’elles prendraient des mesures punitives, comme repousser les bateaux et expulser les migrants et les réfugiés, pour empêcher de nouvelles arrivées. Le 12 mai, les autorités indonésiennes ont détourné un bateau transportant environ 400 personnes, en affirmant leur avoir fourni de la nourriture et de l’eau, et les avoir dirigées vers la Malaisie. Elles ont ajouté qu’elles n’autoriseraient pas les bateaux à accoster. Parmi les milliers de personnes qui ont quitté le Myanmar et le Bangladesh figurent des migrants, des réfugiés comme les Rohingyas musulmans qui fuient la discrimination et la violence, ainsi que des victimes de traite des êtres humains. Beaucoup sont désespérés au point de mettre leur vie en péril en se lançant dans des traversées dangereuses afin d’échapper à des conditions de vie insupportables chez eux.

Quels que ce soient le statut juridique de ces personnes, leur pays d’origine ou les moyens mis en œuvre pour se rendre ailleurs, leurs droits doivent être protégés. Nul ne doit être arrêté, poursuivi en justice ou sanctionné de toute autre manière uniquement en raison de la méthode employée pour arriver dans un pays étranger. Amnesty International appelle les pays de cette région à faire le nécessaire sans délai et à coordonner leurs efforts pour chercher et secourir les personnes perdues en mer, et à protéger leurs droits.

COMPLÉMENT D’INFORMATION

L’Organisation internationale pour les migrations pense que 8 000 personnes se trouvent encore à bord de bateaux au large de la Thaïlande. Les autorités indonésiennes, malaisiennes et thaïlandaises ont affirmé avoir pour politique d’empêcher ces bateaux d’entrer dans leurs territoires respectifs, à moins d’une avarie. Elles ont également escorté des navires jusqu’au large après leur avoir, semble-t-il, fourni des provisions et du carburant. La semaine dernière, plus de 2 000 personnes originaires du Myanmar et du Bangladesh sont arrivées par bateau en Malaisie et en Indonésie. Nombre d’entre elles sont en mauvaise santé et souffrent de déshydratation ou de malnutrition. Certaines ont été arrêtées et risquent d’être expulsées. Sur le territoire indonésien, au moins 1 300 personnes ont accosté dans les provinces de l’Aceh et de Sumatra-Nord. Beaucoup étaient sous-alimentées et déshydratées, et avaient besoin de soins médicaux de toute urgence. Le 10 mai, environ 600 personnes à bord de deux bateaux en bois ont été secourues au large du district de l’Aceh-Nord (province de l’Aceh). Dans la matinée du 15 mai, près de 700 personnes ont été secourues par des pêcheurs indonésiens au large de Langsa (district de l’Aceh-Est). Le même jour, 96 personnes, dont huit femmes, ont été retrouvées au large de Langkat (province de Sumatra-Nord), également par des pêcheurs indonésiens. Plus de 1 000 personnes, dont des Rohingyas musulmans et des Bangladais, ont accosté le 11 mai sur l’île de Langkawi, en Malaisie. Elles ont été placées dans un centre de détention temporaire avant d’être transférées vers le centre de détention des immigrants de Belantik, dans l’État de Kedah, en vue de leur renvoi dans leur pays d’origine. Le 13 mai, un autre bateau transportant 500 passagers a été retrouvé par la marine malaisienne au large de l’État de Penang (nord du pays). Les autorités leur ont fourni du carburant et des provisions avant de les renvoyer au large. Un troisième navire transportant environ 300 personnes aurait été détourné par les autorités près de l’île de Langkawi le 14 mai. Selon le Haut-Commissariat pour les réfugiés, quelque 25 000 Rohingyas originaires du Myanmar et du Bangladesh ont quitté le golfe du Bengale par bateau entre janvier et mars de cette année, soit près du double par rapport aux deux années précédentes à la même période. Ces personnes se dirigent généralement vers la Malaisie. Beaucoup connaissent des conditions de vie misérables dans des camps de passeurs ou de trafiquants en Thaïlande avant d’entrer clandestinement dans ce pays. Habituellement, les Rohingyas quittaient le golfe du Bengale et arrivaient par bateau en Malaisie mais depuis ces dernières années, des centaines d’entre eux empruntent des voies maritimes plus périlleuses en direction de l’Indonésie, en passant par le détroit de Malacca. Bien que l’Indonésie, la Malaisie et la Thaïlande n’aient pas signé la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, et que ces deux derniers pays ne disposent pas des cadres législatifs et administratifs nécessaires pour s’occuper de la question des réfugiés, tous doivent respecter les principes inscrits dans le droit international coutumier, qui comprennent notamment le principe de non-refoulement, qui interdit le transfert d’une personne vers un endroit où sa vie serait en danger, ainsi que l’interdiction d’autres traitements cruels, dégradants et inhumains. Le droit international inclut d’autres dispositions juridiquement contraignantes, comme celles de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (à laquelle l’Indonésie, la Malaisie et la Thaïlande sont parties), qui oblige les États à lancer des opérations de recherche et de sauvetage lorsque la situation se présente. Par ailleurs, en vertu de l’article 1(7) de la Charte de l’Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE), les États membres ont le devoir de promouvoir et protéger les droits humains et les libertés fondamentales des individus.

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