Un avocat et un militant emprisonnés sans procès
Arão Bula Tempo, avocat spécialisé dans les droits humains, et José Marcos Mavungo, défenseur des droits humains, ont été arrêtés le 14 mars au matin par les forces de sécurité angolaises dans la province de Cabinda, en Angola. Accusés de menacer la sûreté de l'État, ils ont été emprisonnés sans procès et privés de soins médicaux.
Arão Bula Tempo, avocat spécialisé dans les droits humains et président du Conseil provincial du barreau angolais à Cabinda, a été arrêté par les forces de sécurité à Cabinda, près de la frontière avec le Congo Brazzaville. Souffrant d'hypertension artérielle chronique, il a été interpellé alors qu'il se rendait chez un médecin pour son bilan de santé périodique. Une semaine avant, plus exactement le 6 mars, il avait prononcé son discours d'investiture et souligné à cette occasion que l'indépendance était une nécessité pour les avocats de Cabinda et d'autres régions du pays.
José Marcos Mavungo, défenseur des droits humains, a été arrêté dans l'enceinte d'une église alors qu'il s'apprêtait à assister à la messe du matin. À ce moment-là, il participait à l'organisation d'une manifestation pacifique contre ce que les autres manifestants et lui considéraient comme de la corruption et une mauvaise gouvernance à Cabinda. Il était prévu que le rassemblement se déroule le 14 mars, jour de son arrestation.
Arão Bula Tempo et José Marcos Mavungo sont détenus tous les deux dans une cellule étouffante et humide, infestée de moustiques. L'air y est vicié car la ventilation est défectueuse. En prison, Arão Bula Tempo a vu son hypertension artérielle s'aggraver et il a contracté le paludisme. Les médecins ne sont pas autorisés à lui prodiguer des soins. Personne, pas même les membres de sa famille, n'est autorisé à lui apporter son traitement contre l'hypertension. Selon son avocat, son état de santé continue de se détériorer.
COMPLÉMENT D’INFORMATION
Les autorités angolaises ont pour habitude de réprimer la dissidence, souvent violemment. Amnesty International a montré que les libertés d'expression et de réunion pacifique avaient été restreintes illégalement en Angola dans son rapport (en anglais) intitulé Punishing Dissent: Suppression of Freedom of Association and Assembly in Angola (AFR 12/004/2014).
Certaines des personnes ayant contesté le régime du président José Eduardo dos Santos ont été victimes d'exécutions extrajudiciaires, de disparitions forcées, de détentions arbitraires et d'actes de torture. Bien que les libertés d'expression et de réunion pacifique soient clairement inscrites dans la Constitution angolaise et dans plusieurs textes juridiques internationaux que l'Angola a signés et ratifiés, ces droits continuent d'être bafoués.
Noms : Arão Bula Tempo, José Marcos Mavungo