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Startseite Urgent Actions 2014 10 Students killed and others missing in Guerrero Case of 43 missing students to be reviewed
FI 246/14-3
Mexique
Abgeschlossen am 4. Mai 2015

L’affaire des 43 étudiants disparus va être réexaminée

AI-Index: AMR 41/1221/2015

On ignore toujours où se trouvent 42 des étudiants disparus en septembre 2014. L’enquête a progressé, mais elle est entachée d’irrégularités. Les autorités mexicaines ont accepté, à la suite de demandes répétées de proches des victimes, qu’un groupe international d’experts réexamine l’affaire. Il est essentiel qu’elles coopèrent pleinement avec ces experts.

Le 26 septembre 2014, 43 étudiants ont fait l’objet d’une disparition forcée et six autres personnes (trois étudiants et trois passants) ont été tuées lors d’une attaque vraisemblablement perpétrée par des policiers locaux agissant de connivence avec des bandes criminelles à Iguala, dans l’État de Guerrero.

Plus de 90 personnes, dont l’ancien maire d’Iguala, des policiers et des membres de bandes criminelles, font actuellement l’objet d’une enquête en lien avec ces faits. Le 27 janvier, le bureau du procureur général de la République a annoncé que tous les étudiants avaient été tués et incinérés. Cependant, des médecins légistes ayant eu accès au dossier ont relevé de graves manquements dans la manipulation et l’interprétation des preuves médicolégales. Le bureau du procureur a réagi en écartant ces experts de l’enquête, sans étudier les manquements signalés.

Le 3 mars, le président mexicain, Enrique Peña Nieto, a nommé une nouvelle procureure générale de la République. Elle est responsable de la poursuite de l’enquête sur ces disparitions forcées, mais elle n’a pas encore reconnu ses irrégularités jusqu’à présent. À la demande des familles de victimes, la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) a désigné un groupe international d’experts indépendants qui réexamine la réponse des autorités à cette affaire. Les autorités ont accepté ce réexamen. Il est maintenant essentiel qu’elles coopèrent pleinement avec le groupe d’experts.

COMPLÉMENT D’INFORMATION

Quelque 500 étudiants sont inscrits à l'école normale rurale Raúl Isidro Burgos d'Ayotzinapa (État de Guerrero), à environ 300 kilomètres au sud de Mexico. Ils suivent une formation pour devenir enseignants en école primaire dans des zones rurales. Certains habitants de ces régions sont d'origine indigène. En général, ces populations – comme les étudiants eux-mêmes – sont pauvres. Fortement discriminées et marginalisées, elles ont difficilement accès aux services de base.
En outre, les étudiants de l'école normale rurale sont actifs sur le plan politique et ont organisé de nombreuses manifestations en relation avec l'enseignement en milieu rural, la politique éducative et d'autres questions politiques. Des actes de violence ont été signalés lors de certaines de ces manifestations, et les autorités ont accusé à maintes reprises les étudiants. Les écoles de formation professionnelle manquent cruellement de ressources depuis quelques années car l'enseignement rural n'est pas une priorité.
En décembre 2011, des étudiants d'Ayotzinapa qui manifestaient sur la route principale à la sortie de Chilpancingo, la capitale de l'État, ont été attaqués par les polices fédérale et de l'État. Trois personnes, dont deux étudiants, ont trouvé la mort. Au moins 24 personnes ont subi des actes de torture ou d'autres mauvais traitements. Ni les policiers ni les supérieurs hiérarchiques responsables de ces violations n'ont jamais eu à rendre de comptes, ce qui a favorisé un climat d'impunité. Amnesty International a mis en lumière cette affaire à maintes reprises, notamment dans un rapport récent intitulé Hors de toute mesure. La torture et les autres mauvais traitements au Mexique (http://www.amnesty.org/fr/library/info/AMR41/020/2014/fr).
Malgré des progrès dans l’enquête du bureau du procureur général de la République sur cette affaire, de graves irrégularités ont été mises en évidence, notamment une confiance excessive apportée au témoignage de quatre hommes de main présumés, un manque d’éléments médicolégaux appropriés et suffisants pour conforter l’hypothèse du bureau du procureur, une interprétation biaisée des éléments disponibles et une absence de sécurisation et de protection rapides et efficaces de la scène présumée du crime.
Les enlèvements et les disparitions demeurent monnaie courante au Mexique, où les fonctionnaires agissent souvent en collusion avec des groupes criminels. Les 43 étudiants victimes de disparition forcée depuis le 26 septembre figurent parmi plus de 22 000 personnes portées disparues au Mexique et dont on ignore toujours où elles se trouvent. En 2013, le parquet fédéral a mis en place une unité spéciale chargée d'enquêter sur les affaires d'enlèvements et de disparitions et de retrouver les victimes. À ce jour, aucune information détaillée n'a été publiée quant à l'efficacité de cet organe. Pour de plus amples informations, veuillez consulter le document intitulé Confronting a nightmare: Disappearances in Mexico (disponible en anglais sur http://www.amnesty.org/en/library/info/AMR41/025/2013/en).
En février, le gouvernement mexicain a réagi avec hostilité à un rapport rendu par le Comité des disparitions forcées des Nations unies, qui considérait le cas des 43 étudiants comme représentatif des graves difficultés rencontrées par les autorités pour prévenir les disparitions forcées, enquêter sur celles-ci et punir leurs auteurs. Cet organe a conclu que les disparitions forcées étaient courantes dans le pays.

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