Une militante a été libérée
La militante anti-corruption Liu Hua a été libérée le 17 avril. Elle était placée en détention pour des motifs pénaux depuis 37 jours parce qu’elle avait dénoncé les atteintes aux droits humains commises dans le cadre du système de rééducation par le travail en Chine. L’attention suscitée par cette affaire à la suite de l’Action Urgente a sans doute contribué à sa libération et Liu Hua a remercié tous ceux qui ont agi en sa faveur.
Liu Hua a été détenue la première fois le 10 mars à Pékin par des agents du bureau de la sécurité publique et a été renvoyée à Shenyang, où elle vit. Elle était détenue au Centre de détention n° 1 de Shenyang pour avoir « cherché à provoquer un conflit et troublé l’ordre public ». Des policiers l’ont interrogée à plusieurs reprises sur les allégations de torture qu’elle a formulées dans un documentaire portant sur le camp de rééducation par le travail pour femmes de Masanjia, et sur la requête qu’elle et 20 autres anciennes détenues de ce camp ont déposée à Pékin en février dernier, lors d’une réunion de l’Assemblée populaire nationale. Elle a été traitée relativement bien pendant qu’elle se trouvait au centre de détention, mais après sa libération, les agents de sécurité de l’État ont menacé de la replacer en détention si elle continue à parler de ce qu’elle a vécu dans le camp de rééducation par le travail.
De 2006 à 2011, Liu Hua a purgé trois peines au camp de Masanjia pour avoir révélé la corruption régnant dans son village natal de Zhangliangbao. Après sa libération, elle a accordé un entretien dans le cadre d’un article d’investigation réalisé par le magazine de photographie chinois Lens, au cours duquel elle a évoqué les conditions déplorables dans ce camp. L’article a été publié le 6 avril 2013 et a contribué à renforcer l’opinion publique contre le système de rééducation par le travail. Liu Hua a ensuite fait une apparition remarquée dans le documentaire Les femmes du camp de travail de Masanjia, qui a été diffusé plus tard la même année. Elle y décrit de façon frappante les sévices infligés par les gardiens du camp, qui frappent les détenues, leur administrent des décharges électriques à la poitrine, leur enfoncent une matraque électrique dans le vagin et y versent du piment très fort, et les installent sur des appareils de torture, comme le « lit de mort » et le « banc du tigre ».
Le 28 décembre 2013, le gouvernement a adopté une résolution qui a aboli le système de rééducation par le travail.
Un grand merci à tous ceux qui ont envoyé des appels. Nous continuerons de suivre de près sa situation ; aucune action complémentaire n’est requise de la part du réseau Actions urgentes.