Benutzerspezifische Werkzeuge
Amnesty Urgent Actions
Startseite Urgent Actions 2013 08 Lawyer at risk of being stripped of license
UA 228/13
Russie
Abgeschlossen am 22. August 2013

Un avocat risque de perdre le droit d'exercer

AI-Index: EUR 46/035/2013

L'avocat russe Farid Mourtazine pourrait être destitué de son statut d'avocat à la suite d'une plainte déposée par la Commission d'enquête de la Fédération de Russie. L'avocat réfute les allégations de la commission et estime qu'il s'agit d'une tentative visant à l'empêcher de défendre Artiom Saviolov, qui pourrait être un prisonnier d'opinion. L'audience est prévue pour la semaine du 19 août.

En juin 2013, l'antenne du ministère de la Justice de la région de Toula a reçu une plainte de la part de la Commission d'enquête de la Fédération de Russie contre Farid Mourtazine, avocat inscrit au barreau de cette région. Selon cette plainte, lors de la phase d'instruction ayant précédé le procès dans l'affaire dite « Bolotnaïa », Farid Mourtazine, qui défend Artiom Saviolov, l'une des personnes poursuivies dans cette affaire, aurait à plusieurs reprises manqué d'assister à certaines étapes de l'enquête. La Commission d'enquête affirme également que Farid Mourtazine aurait pris trop de temps pour se familiariser avec les 64 volumes qui constituent le dossier de son client. La Commission d'enquête conclut qu'il s'agit d'une tentative, de la part de l'avocat, pour faire durer la phase d'enquête, et d'une atteinte au droit de son client à une assistance juridique efficace.

Farid Mourtazine réfute ces allégations. Il a indiqué que la Commission d'enquête avait déformé les faits et qu'aux dates indiquées il était présent durant l'enquête. D'autre part, l'avocat a signalé que la Commission d'enquête n'avait fourni aucun élément de preuve à l'appui de ses affirmations. Il a aussi précisé que son client et lui avaient fini de se familiariser avec le dossier dans le temps imparti. En outre, Farid Mourtazine, a fourni une déclaration de son client, Artiom Saviolov, dans laquelle ce dernier insiste sur le fait qu'il est satisfait du travail de son avocat et n'a rien à lui reprocher. L'audience pour la plainte contre Farid Mourtazine est prévue pour la semaine du 19 août et doit se tenir au siège de l'ordre des avocats de la région de Toula.

COMPLÉMENT D’INFORMATION

Des informations font régulièrement état de représentants des forces de l'ordre harcelant ou exerçant des pressions contre des avocats pour les empêcher de travailler pour la défense dans certaines affaires, ou les dessaisir de certains dossiers. Les autorités peuvent notamment déposer des plaintes infondées et affirmer que les avocats bafouent le droit de leurs clients à une assistance juridique efficace, et tenter ainsi de leur faire perdre le droit d'exercer. Au fil des ans, Amnesty International a souligné ce problème, à la fois dans le Caucase du Nord (voir le récent rapport Russie : Affronter le cercle de l’injustice. Menaces et pressions à l’encontre des avocats dans le Caucase du Nord. Extraits, http://amnesty.org/fr/library/info/EUR46/003/2013/fr), et ailleurs en Russie. En 2007, par exemple, le bureau du procureur général a porté plainte auprès de l'ordre des avocats de Moscou contre Karinna Moskalenko, chargée à l'époque de l'assistance juridique de l'homme d'affaires Mikhaïl Khodorkovski, en lien avec les premières charges retenues contre lui. Le procureur demandait que son statut d'avocate soit révoqué. L'ordre des avocats a rejeté cette plainte. En 2005, des demandes semblables avaient été déposées concernant cinq autres avocats de Mikhaïl Khodorkovski. Récemment, la Commission d'enquête a porté plainte contre l'avocate Violetta Volokova, qui défend elle aussi un des accusés de l'affaire Bolotnaïa, Sergueï Oudaltsov, actuellement assigné à domicile. La Commission d'enquête a requis une procédure disciplinaire contre l'avocate parce qu'elle aurait transmis aux médias des déclarations politiques de Sergueï Oudaltsov, ce qui pourrait également lui valoir de ne plus être autorisée à exercer le droit.
Des manifestations le 6 mai 2013, la veille de la prise de fonctions de Vladimir Poutine à la tête du pays, ont donné lieu à des accrochages entre quelques manifestants et la police. Plus de 10 personnes ont été inculpées en raison de leur participation présumée à ce que les autorités ont qualifié d'« émeutes massives ». La plupart de ces personnes sont en détention depuis juin 2012 et seules certaines ont été assignées à domicile ou libérées sous caution. Les procès de 13 d'entre elles sont en cours. Amnesty International estime qu'au moins trois (Vladimir Akimenkov, Artiom Saviolov et Mikhaïl Kosenko) pourraient être des prisonniers d'opinion, détenus uniquement pour avoir exercé leur droit à exprimer pacifiquement leur opinion.

6 Briefe verschickt  
Downloads
UA 228/13 english
Microsoft Word Document, 59.5 kB
UA 228/13 deutsch
Microsoft Word Document, 64.0 kB
UA 228/13 français
Microsoft Word Document, 61.5 kB
Aktionsabfolge
Mehr zum Thema

Menschenrechtsverteidiger

Grundlegende Infos über die Menschenrechte und die verschiedenen internationalen Abkommen. Mehr